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"extrait de l'Armorial des Communes de l'Algérie Française, de Nicolas Vernot et Jean-Paul Fernon".
Le Blason
MAISON-CARRÉE
(actuelle EL HARRACH)
(département d'Alger, arrondissement de Maison carrée).
D'azur au fort du lieu en perspective d'argent, ouvert et ajouré de sable, senestré d'un pont aussi d'argent maçonné de sable sous
lequel coule une rivière d'or en barre, le tout sur un mamelon de gueules mouvant du flanc dextre et de la pointe de l'écu, et
accompagné en chef d'un listel d'or chargé de l'inscription de sable "JE SURVEILLE"
L'écu est surmonté d'un rencontre de bélier.
Cette localité de la banlieue d'Alger, érigée en commune de plein exercice en 1870, tire son nom du fort turc, Bordj-el-Kantara, "le fort
du pont", ou Bordj-el-Agha, "le fort de l'Agha", qui datait du pachalik d' Abdi (1724) et fut reconstruit, de 1822 à 1824, par l'Agha Yahia .
Ces armoiries correspondent bien à la description qu'en fait Maryvonne Mathieu dans son ouvrage sur Maison-Carrée : " l'écusson de
Maison-Carrée était visible sur la façade de la deuxième mairie. Il suffisait pour le voir de lever la tête en montant les escaliers.
L'écusson représente la maison carrée à un étage avec des créneaux au dessus, une guérite dans chaque angle, un pont donnant
accès au premier étage, traversé par un cours d'eau, avec au-dessus la devise : " Je surveille ". La maison carrée est vue sur deux
faces [la représentation en perspective, rare en héraldique, se justifie ici par le souci de souligner l'aspect carré du bâtiment].
L'écusson est surmonté d'une tête de bélier.
On retrouve les armes de Maison-Carrée sur plusieurs documents cités par Maryvonne Mathieu :
-sur une brochure en noir et blanc éditée par la ville en 1920 pour le parrainage avec la ville de Péronne dans la Somme, éditée sous
la municipalité de Léon Eldin ; c'est actuellement la plus ancienne représentation connue des armoiries de Maison-Carrée ;
-sur un diplôme de la Société de Tir et d' Éducation Physique de Maison-Carrée en date de 1923 ;
-sur un menu du restaurant "Le Casino" en 1940 .
Un document philatélique émis le 20 mars 1954 à l'occasion de la Journée du Timbre de Maison-Carrée consacre cette
représentation. Les philatélistes et l'administration des postes étant particulièrement scrupuleux quant à l'authenticité des documents
figurés, il faut donc considérer que les armoiries officielles de Maison-Carrée sont bien celles qui figurent sur la carte intitulée "la
mauresque à l'amphore" (cf. illustration ci-dessous).
Il existe une variante de ces armes, dans laquelle a été ajouté en pointe le millésime "1724", date d'achèvement du Bordj primitif. Si
cette variante apparaît sur divers objets armoriés commercialisés après 1962, nous n'en avons à ce jour repéré aucune preuve
d'utilisation avant l'indépendance.
On remarquera sur les deux versions que si l'azur symbolise le beau ciel bleu d'Algérie et le gueules la terre rouge d'Afrique, l'une des
constantes de l'héraldique algérienne, ces deux couleurs voisinant avec l'argent du fort peuvent rappeler la présence française.
Sources :
Diverses reproductions en couleur, dont celle de Théo BRUAND.
[Coll.] Guide bleu Algérie-Tunisie, Hachette, Paris, 1955.
MATHIEU, Maryvonne : Là-bas Maison-Carrée, éd. SCRIBA.
Informations recueillies auprès de Jean-Jacques DUSNASI.